Résilience, rebondir par l’expression de soi


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Résilience, dessine !

Résilience, rebondir grâce à l‘expression de soi. L’expression écrite, si elle a son utilité comme nous l’avons vu dans le précédent article, « Des mots sur des maux », l’expression par les crayons et la peinture accompagné par les paroles d’un père « Dessine ce que tu vois » est un formidable processus d’aide à la résilience.

Résilience, rebondir par l’expression de soi

Certaines personnes ont la faculté de faire face et de rebondir après une situation  traumatisante et d’autres pas. D’où vient cette énergie ? En psychologie, le concept de résilience ou « l’art de naviguer entre les torrents », est introduit en France par Boris Cyrulnik. Cette faculté ne serait pas innée, mais trouverait ses racines dans l’enfance, et dans la relation que les parents entretiennent avec leur enfant.

Définition du mot résilience

Faculté à « rebondir », à vaincre des situations traumatiques. La résilience est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress.

« Une relation sécurisante aidera les enfants à trouver la force de s’en sortir. Viennent ensuite les relations invitantes, et ambivalentes ou désorganisées. » (Psychologie de mars 2010)

Je partage avec vous un bel exemple de résilience. Cet article est tiré d’une revue hebdomadaire « La Vie », je vous laisse le découvrir…Et à tout de suite à la fin de l’article.

Les yeux d’Helga, survivante de la Shoah

La Tchèque Helga Weissovà a été déportée à 12 ans dans le camp-ghetto juif de Terezin, puis à Auschwitz. En témoigne son journal illustré. Bouleversant.

 « Dessine ce que tu vois »…

« Dessine ce que tu vois », lui répond son père en décembre 1941, après qu’elle lui a fait parvenir sa première gouache – deux enfants qui façonnent un bonhomme de neige, un grand balais noir menaçant à leur côté. La jeune Tchèque Helga Weissovà, 12 ans est arrivée il y a quelques jours avec ses parents dans le camp de concentration de Terezin. Les hommes sont regroupés à part. L’adolescente a tenu un journal en obéissant à son père : elle va mettre désormais de côté des dessins au trait d’une exceptionnelle  assurance. Elle dessine des tableaux vivants du quotidien d’une ville-ghetto, où les juifs sont déportés jour après jour.

Résilience, un océan de souffrances, « dessine ce que tu vois »

Résilience : Avec crayons et pinceaux de fortune, elle montre le surpeuplement et la promiscuité dans la caserne. Les matelas par terre, ou chacun dispose de 1.50 m. Les rassemblements épuisants dans la cour. La faim – les interminables queues devant la cuisine. Les maladies – la salle d’attente bondée du dispensaire. La tuberculose qui décime les enfants, une terrible épidémie d’encéphalite…

Mais dans l’océan de souffrances et d’injustices, elle sait aussi croquer les rares moments de joie et d’échappée : un concert au dortoir.  « Dans notre situation précaire, nous trouvions toujours de la place et du temps pour la culture », soulignera-t-elle.

Plus tard – où un  rêve au moment de son anniversaire, un énorme gâteau, ironiquement transporté sur un corbillard…

En octobre 1944, Helga Weissovà sera déportée avec sa mère à Auschwitz. Où elle survivra à l’abominable loterie du tri, affirmant qu’elle a 18 ans. Faible et épuisée, elle survivra encore à « la marche de la mort » jusqu’à Mauthausen, qu’elle quittera en mai 1945, à la libération du camp.

 Un trésor miraculé,

 Des 15 000 enfants juifs de Terezin, Helga fait partie de la petite centaine à avoir eu la vie sauve. Elle ne reverra jamais son père, mort gazé. Et c’est par miracle, grâce à son oncle, qui était chargé à Terezin de tenir les registres des effectifs, qu’elle pourra récupérer son journal et ses dessins. Elle lui avait confié son trésor.

Avant de partir pour Auschwitz. Et l’oncle avait tout dissimulé dans le mur d’une caserne, ou il avait l’habitude de cacher des documents. Il les retrouvera intacts à la fin de la guerre. A son retour à Prague, la jeune femme complètera journal et dessins. Une trace pour l’histoire.

Helga Weissovà, la survivante, la résiliente, est devenue peintre,

Mère de deux enfants et grand-mère de trois petits enfants. Extraordinaire destin d’une artiste qui a fourbi ses armes intimes et forgé son art au milieu du pire. Elle a 84 ans aujourd’hui, et vit toujours dans l’appartement de Prague qui l’a vue naitre. Marie Chauday

Certains s’en sortent grâce à des qualités individuelles ou à des opportunités de l’environnement. « La résilience serait le résultat de multiples processus qui viennent interrompre des trajectoires négatives. »

Je vous laisse regarder une vidéo de Boris Cyrulnik illustrant le processus de résilience d’Helga Weissovà grâce à son art.

Résilience et partage d’expérience de vie

Ce que j’ai à dire de la résilience : n’ayant pas vraiment eu une enfance heureuse puisque mon éducation était, va-t-on dire à la « Folcoche » (Vipère au poing d’Hervé Bazin).  D’une une fratrie de 6 enfants, nous étions trois vilains petits canards détestés. Comment tirer son épingle du jeu de cette vie chaotique ? Quel est le bilan d’une telle vie ?

Un des vilains petits canards, le dernier de la fratrie, s’en est fort bien sorti avec « Nous ne sommes pas une fiction ».

Le deuxième petit canard,troisième de la fratrie, n’a pas pu nager. Étouffé par trop de souffrances, il était impossible, voir inhumain, de garder la tête hors de l’eau.

Et le troisième petit canard ?

Devinez donc…C’est moi ! Bon oui, je suis là en train de vous écrire… Conclusion ? Voyons, j’ai tiré mon épingle du jeu. Ça n’a pas été un mince affaire. Mais ma personnalité un peu contestataire, voir plutôt pour certains : « chiante », m’a permise de garder le cap vers où je voulais aller.

Des réflexions du style que « je me mettais les fesses plus  haut que je ne les avais ». Pas grave, ça m’a sauvé la vie et j’en suis bien heureuse à ce jour puisque je suis en train de vous écrire.  Miraculeux… ?

Une phrase m’a toujours portée, celle de mon père : « Hélène, si elle le veut, s’en sortira toujours ». Comme dans l’exemple d’Helga Weissovà où son père lui demandant « Dessine ce que tu vois » : Cette phrase, j’en suis persuadée, l’a soutenue au fil de ses souffrances. Comme celle de mon père au fil de mon parcours, ah cette résilience…

En terme de résilience, seriez-vous disposez à partager ce qui vous pousse à vous dépasser ?

Venez rejoindre le cercle des Humanisants, nous y parlons également de résilience :

  • La Dryada dit :

    Dans le conte d’Andersen , le vilain petit canard devenait un magnifique cygne … Rejeté par les autres canetons ~ des petits canards eux ~ il dut faire preuve de patience et de persévérance avant de comprendre ce qu’il était véritablement …
    Métaphore on ne peut plus explicite …

    Ce récit me fait penser à Anne Frank , qui reçut un journal intime ~ de son père il me semble ~ afin de retranscrire ce qu’elle et les siens éprouvaient pendant leur vie cachée dans cette dépendance exiguë … Seulement , elle ne survécut pas après la déportation …

    Etant donné que nous sommes tous des êtres uniques , à part entière , je crois que nous ne sommes pas égaux en ce qui concerne la notion de résilience …
    De plus , le contexte culturel jouera également un rôle , je veux dire par là , le pays dans lequel nous avons grandi … Certaines cultures sont plus propices à la résilience que d’autres …

    ~ Que l’Esprit de la Vie continue à te guider Hélène ~

    • Hélène Hug dit :

      Bonjour Jessica,

      Belle métaphore, merci de faire le lien avec le conte d’Andersen.
      Entièrement d’accord sur le fait que nous ne sommes pas tous égaux sur la capacité à devenir cygne. J’ai eu le privilège de bénéficier de l’amour de mes grand parents par le biais de quelques séjours avec eux. J’ai donc engrangé des forces, de l’énergie.(Ça fait partie de mes petits cailloux 😉 )

      Tout comme Helga Weisssovà avec ses dessins, Anne Frank par ses écrits à laisser trace de l’histoire. Cette mémoire nous est précieuse afin de ne pas oublier…

      Tu as raison de souligner le contexte culturel, j’ai toujours été agréablement surprise de la capacité de chaleur humaine des orientaux.

      J’apprécie ton passage et t’en remercie.
      Tu semble encore avoir un souci avec tes liens : C’est ici chez Jessica
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      • La Dryada dit :

        Merci Hélène d’avoir mis un lien vers mon Univers …

        Au sujet abordé par Marie , la notion de masochisme , je me permets d’enchaîner , car je ne suis pas entièrement d’accord …
        Certes , certaines personnes y trouveront leur compte dans ce sentiment , cet état d’esprit ,car en se plaignant , en se complaisant dans la douleur , on est à peu près sûr d’attirer les attentions de son entourage , néanmoins , d’autres ayant subi des traumatismes vont développer des pathologies que l’on peut qualifier d’états dépressifs , qui sont une souffrance psychique non négligeable …
        Peut-on alors dans ces cas-ci parler de masochisme ?
        Chaque individu réagira en fonction des capacités que la Vie lui aura pourvu , et comme je l’avais déjà écrit antérieurement ,les cartes sont distribuées de façon inégale …

        ~ Que l’Esprit de la Vie nous inspire et nous guide ~

        • Hélène Hug dit :

          Bonjour Jessica,

          Sa complaire dans la douleur pour attirer les attentions de l’entourage, ça va un temps non ? L’entourage peut se lasser.
          Mais comme tu le souligne, les personnes développant une pathologie suite à des traumatismes, là c’est autre chose. Il ne s’agit pas de masochisme mais d’une souffrance réelle demandant une prise en charge paramédicale spécifique.Certains s’en sortent et d’autres, non.

          Merci d’exprimer ton opinion. Le sujet reste complexe dans son ensemble.

          Belle soirée,
          Hélène Hug Articles récents…Résilience, rebondir par l’expression de soiMy Profile

  • Jean dit :

    Bonjour Hélène,
    Le fait de dessiner a sauvé Helga Weisssovà. Boris Cyrulnik l’explique très bien. Le processus d’expression artistique met une distance entre les faits vécus et les émotions ressenties, et permet d’extraire la douleur de l’intérieur de soi et d’éviter de la traîner avec soi dans le temps.
    Je te félicite d’avoir su « t’en sortir » et on voit comme ce genre de phrase devient une croyance positive (« Hélène, si elle le veut, s’en sortira toujours »). Et tu l’as voulu ! c’est super !
    Amicalement.
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    • Hélène Hug dit :

      Bonjour Jean,

      Les croyances positives sont d’une puissance extraordinaire.
      Avoir la force de les faire siennes et de récolter tout comme Helga Weisssovà, tous les petits moments de la vie, tel pour elle le concert au dortoir ou son rêve de gâteau d’anniversaire.

      L’individu, par instinct de survie, a cette capacité a puiser, au plus profond de lui, des forces insoupçonnables qui lui permettront de survivre et de faire de sa vie véritable une œuvre d’art.

      Merci Jean,

      Amicalement,
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  • Hélène Hug dit :

    Bonsoir Marie,

    Forcée l’admiration moi ? Ce n’était pas l’effet recherché mais je prend quand même mais avec modestie et t’en remercie bien sincèrement.

    Merci pour ta lecture concernant la réponse que j’ai faite à Jean.

    Ce qui me tourmente, c’est que tout le monde n’a pas cette capacité, cette force de pouvoir s’en sortir, hélas.

    Certes non, rien ne se fait tout seul, un volonté de fer ou une force venue de je ne sais d’ou est nécessaire…Le mystère reste, ou chacun peut-il puiser cette énergie salvatrice?

    Merci Marie,

    Bien amicalement,
    Hélène Hug Articles récents…Résilience, rebondir par l’expression de soiMy Profile

  • Marie dit :

    Bonsoir Hélène,

    Je te l’ai déjà dit, et je le répète parce que c’est tellement vrai, ton parcours force l’admiration.
    Le mot « résilience » est fait pour toi.
    Mais cela ne veut pas dire que cela se fait tout seul. Tu as su choisir ce que tu voulais et agir dans le bon sens.
    Tant de gens se plaignent et font tout pour demeurer dans le drame, en réalité.

    La dernière phrase de ta réponse à Jean est essentielle je crois.
    L’instinct de survie, les forces insoupçonnables…Tout est là.
    Cela existe, il faut vouloir aller chercher aussi profond que nécessaire.

    Merci Hélène de donner cet exemple qui devrait inspirer.

    Bien amicalement.
    Marie.
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  • Hélène Hug dit :

    Bonsoir Marie,

    J’accepte…J’accepte…je connais aussi mes capacités. Oh 3 « je », tu es rassurée ?
    Ah l’égo, j’aime pas trop. Et voilà, tu as raison.

    Une explication s’impose concernant mon tourment : tu aborde le côté masochisme, soit mais pas facile à accepter quand il s’agit d’un de ses proches dont ma sœur. Cette sœur n’a pas reçue la même dose d’amour et n’avait sans doute pas le même énergie que moi la sœur ainée, vois-tu, j’ai souvent pensé que j’avais attirée toute l’énergie
    vers moi sans en laisser une miette pour le prochain.
    Il y a aussi un notion de génétique…Et de forces propres à chacun…
    C’est un thème qui je m’aperçois n’est pas léger et demanderait à être approfondit.

    Nombre d’écrits existent sur le sujet, je ne vais réinventer la poudre, juste peut-être apporter ma pierre.

    Merci Marie de ton intérêt,
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  • Marie dit :

    Bonsoir Hélène,

    Je suis sincère, tu le sais. Mais je sais aussi que les gens comme toi sont naturellement modestes, il faut les aider à accepter qu’ils ne réagissent pas de manière ordinaire !

    Ne te tourmente pas, chacun doit vivre sa vie, comme il le peut.
    Et ceux qui semblent moins résilients y trouvent peut-être leur compte.
    C’est juste notre regard qui pense que c’est regrettable.
    Je crois que chacun réagit en fait comme il lui convient au fond.
    Le masochisme a son intérêt…

    Passe une bonne soirée.
    Amitiés à toi.
    Marie.
    Marie Articles récents…Comment survivre aux repas de fêtes sans se priverMy Profile

  • Hélène Hug dit :

    Bonsoir Stéphane,

    Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog, j’espère que vous trouverez quelques réponses, du moins des éclairages à vos questionnements.

    Les épreuves de la vie nous rend plus fort si nous le voulons bien.

    A bientôt de vous lire à nouveau,
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  • Stéphane dit :

    J’ai commencé la lecture avec un certain intérêt pour le sujet car c’est vrai que certaines personnes sont plus « résistantes » aux situations difficiles où sont du moins en mesure de les gérer et je m’étais toujours demandé d’où venait cette capacité. J’en appris beaucoup sur le sujet et j’ai été finalement complètement plongé dans la lecture. Un article très intéressant qui prête à réflexion.

  • Rafael dit :

    Bonjour Hélène,

    La résilience, terme abstrait pour moi, dont j’ai découvert la signification exacte il n’y a seulement que quelques années. Mon parcours hors normes avait un nom, enfin !

    Mais que de souffrances qui pèsent, même encore aujourd’hui. J’ai le plaisir de dire haut et fort que je sais d’où je viens et par quoi je suis passé pour découvrir mon être profond.

    Allez, j’arrête avec mes confidences, pour cette fois…

    Bien à toi

    Rafael
    Rafael Articles récents…L’intuition qui vous sauve la vieMy Profile

    • Hélène Hug dit :

      Bonsoir Raphael,

      Il ne faut pas t’inquiéter de ce terme de résilience. Moi même j’ai mis longtemps à comprendre ce que cela pouvait dire. Et puis je crois que je voulais pas savoir, c’était plus confortable pour me « vautrer » dans ma souffrance.

      Je ne cherche pas à choquer mais seulement à conduire vers une réflexion de soi, de son parcours personnel.

      Tant de chemin parcouru…pour ce dire effectivement, que nous savons d’ou nous venons et c’est une fierté de se plonger dans son être profond, comme tu le défini si bien.

      Merci Raphael pour ta contribution et n’hésite pas à revenir, je reste à l’écoute pour que nous puissions avancer ensemble.

      Amicalement,
      Hélène Hug Articles récents…Courage et grandeur pour conduire votre vieMy Profile

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