Cerveau musicien-cerveau efficace : cherchant une idée d’article et la nuit portant conseil me voilà au réveil mettant la main sur un ouvrage que j’avais quelque peu oublié : « Sérénade pour un cerveau musicien » de Pierre LEMARQUIS aux éditions Odile Jacob. Sa lecture m’avait paru ardue il y a quelques mois mais l’ayant relu ce matin et ne vous cachant pas ma passion pour la musique, j’ai voulu partager avec vous ce « véritable bijou ».
Cerveau musicien-cerveau efficace : Et oui la musique stimule notre cerveau, nous aide à réguler notre humeur, développe nos compétences et renforce nos liens sociaux. Ce livre n’est pas apparu par hasard dans ma bibliothèque, il a été recommandé par une pianiste proche d’un membre de ma famille qui s’est fait une joie de me l’offrir.
Cerveau musicien-cerveau efficace : Ne vous est-il jamais arrivé d’être subjugué par une musique au point d’en oublier le reste du monde, de vous sentir avec une énergie renouvelée vous donnant le sentiment que la vie est merveilleuse ? Pour ma part c’est ma dope de la journée chaque jour en voiture durant le trajet vers mon lieu de travail surtout le matin. Rassurez-vous je reste vigilante au volant et puis, dommage mon trajet ne dure que 15 minutes.
Cerveau musicien-cerveau efficace, voyage musical que vous n’êtes pas près d’oublier
Réflexions de l’auteur se rendant à un concert pour entendre La Petite musique de nuit K25 en sol majeur de Mozart tout en se rappelant une demande de B, CYRULNIC sur un sujet : « Musique et résilience au cours du vieillissement, notamment dans le cadre des interactions tardives dans la maladie d’Alzheimer ».
Ouverture : L’impact de la musique sur le cerveau : De l’antiquité à W.Shakespeare en passant par Platon, Pinel, Esquirol, Steven Parker, B.Cyrulnick, O.Sacks cette évidence ne fait aucun doute. Le cerveau musical existe bel et bien.
Chapitre 1 : Le cerveau musical existe
1er mouvement : héroïque (allegro) page 11 à 59
« Il n’y a donc pas lieu de considérer l’étude du cerveau comme moins importante que celle des autres infinis, les particules élémentaires et le cosmos – et même bien au contraire. » G.ORBAN
Grand voyage au travers des ondes dans l’univers de l’oreille au cerveau, effet tsunami remontant à 260 millions d’années à nos jours.
Chapître 2 : De la musique avant toute chose ?
2ème mouvement : pastorale (Romanze, andante) page 60 à 100
« Sans la musique, certains d’entre nous mourraient. » (Sans cette régalade, moi je meurs !)
Phylogénèse : définition selon le dictionnaire d’Oxford, « L’art ou la science de combiner les sons de la voix ou des instruments en visant la beauté ou la cohérence formelle et l’expression des émotions. »
« Les oiseaux sont les plus grands musiciens de la planète. »
MESSIAM.
Les ornithologues nomment « chants » l’ensemble des sons vocaux émis par les oiseaux en vue de communiquer, qu’ils roucoulent comme la colombe ou la tourterelle, piaulent comme l’albatros tirelirent comme l’alouette, croassent, roucoulent, gloussent, jasent, titinent, zinzibulent, jabotent, pépient, sifflent, gazouillent, caracoulent, paillent, jacassent, picassent, peupleutent, cacabent ou caquettent !
Pour moi ce passage est une véritable régalade des sens et de l’esprit !
Savez-vous que les oiseaux s’adaptent à leurs chants à leur environnement ? Par exemple, l’alouette des champs peut enchainer des trilles et les notes à en rendre jaloux VIVALDI !
Et ce n’est pas fini : Le chant des baleines à bosse, les cœurs de singes au chant choral : pour le zoologue allemand Thomas GEISSMANN l’ancêtre le plus probable du chant humain n’est pas celui des oiseaux, mais l’appel des Gibbons qui, dans une perspective évolutionniste, crée et renforce le lien social.
Notion sur l’ontogénèse : l’ontogénèse décrirait le développement progressif d’un organisme de puis sa conception. (Naissons-nous tous musiciens ?) Le fœtus et les sons, le bébé mélomane…La musique serait-elle apparue avant le langage ?
Chapitre 3 : Les effets de la musique sur le cerveau
3ème mouvement : appassionata (Menuet, allegretto) page 101 à 152
« La vieillesse est la maladie de la temporalité et, par conséquent, elle est à la fois normale et pathologique. JANKELEVITCH
BEETHOVEN : Il y a plusieurs façons de vieillir, et de réagir à la maladie d’Alzheimer si on en est atteint – les musiciens en paraissent curieusement protégés. Victime des outrages du temps, on peut faire avec, processus de résilience…
A ce stade de ma critique sans doute avez-vous compris l’essence de ce livre. Mozart, Beethoven, Charpentier, Haydn, Schubert, tous sont présents pour nous faire partager leur grand frisson. Attention au stress émotionnel !
Les effets de la musique sur le cerveau, page 115, montre l’étonnante malléabilité du cerveau face à un membre absent par exemple (amputation), lors de lésions cérébrales ou de pathologies (maladie Alzheimer). M.RAVEL composa le Boléro alors que son cerveau gauche était endommagé.
Chapitre 4 : musique et cerveau social
4ème mouvement, Ode à la joie (rondo, allégro) page 153 à 180
« La musique est le suprême mystère des sciences de l’homme, celui contre lequel elles butent, et qui garde la clé de leur progrès. » LEVI-STRAUSS
Fonctionnement du cerveau
Le cerveau social : différents types d’émotions : primaires, secondaires et une 3ème pouvant être provoquée par l’empathie. L’empathie peut changer le monde, base fondamentale de communication.
Petit voyage également autour de la gamme, l’octave et l’harmonie.
Ce qu’en pensent les animaux : les animaux ne s’y trompent pas : on cite toujours le cas des vaches autrichiennes qui produisent plus de lait si on leur fait entendre du Mozart à l’étable, mais les vaches texanes, sans doute sensibles aux gouts de leurs éleveurs, préfèrent-elles Love me Tender d’Elvis PRESLEY et les françaises Johnny HALLIDAY ? …
J’ai sauté volontairement certaines parties des chapitres, vous laissant le loisir de les découvrir. La densité des informations fournies est un peu ardue à synthétiser mais facile à comprendre je vous rassure et c’est un vrai régal.
Chapitre 5 : Musique et résilience
5ème mouvement : Fireworks Music page 181 à 204
« La musique possède un pouvoir de résilience puisqu’elle peut faire revenir un émotion du passé et en permettre le remaniement par la maîtrise du chant et des souvenirs associés. » B.CYRULNIK
« Quand le traumatisme survient au cours de la vieillesse, nous dit B.CYRULNIK, une résilience est encore possible en utilisant le passé pour en faire un processus de développement. »
Les artistes reconnus en fin de carrières… trouvent de nouvelles voies conservant intact leur virtuosité et leurs acquis techniques, nourris d’une vie intérieure enrichie au fils des expériences esthétiques et émotionnelles.
Tels : LITZ devenu franciscain composant une musique novatrice : « la Via Crucis ou l’oratorio Christus, RAMEAU qui composa les Boréades à 81 ans, Camille Saint-Saëns composant et dirigeant jusqu’à sa mort en 1921 à 86 ans. Henri Dutilleux encore en activité à 93 ans pour « Le temps l’horloge », et bien d’autres encore en exemple : Claudio ARRAU, RUBISTEIN, Charles AZNAVOUR, Henri SALVADOR…
D’autres ont su transformer leur handicap en force : Jean-Sébastien BACH perdant la vue, BEETHOVEN perdant l’ouïe…
Je vous invite à lire le parcours de ses musiciens et de bien d’autres encore…
Voyagez maintenant en sous-marin jaune : la musique jouant sur les émotions, encore un bel exemple de plasticité du cerveau.
Coda : la flûte enchantée de Mozart
« Un auditoire éprouvera cette expression que, si l’orchestre cessait de déverser son influence, l’idole en scène resterait, aussitôt statue. » MALLARME
Cerveau musicien-cerveau efficace : Hommage à MOZART : « Tu valais mieux que la fosse commune ! Je vais aller chercher mon Glockenspiel et te tenir un instant compagnie.
« La musique est la respiration des statues » écrivait Rainer Maria Rilke et je sais désormais ce que j’ai à vous dire. »
Sérénade pour un cerveau musicien : Je viens de passer quelques moments enchanteurs à la rédaction de cet article. J’en ressort enrichie avec le sentiment que tout est possible grâce à la musique et au formidable fonctionnement de notre cerveau. Je vous souhaite comme moi de vous enrichir en faisant de belles découvertes.
Et vous qu’auriez-vous envie de dire à MOZART ?
Bonjour Hélène
Vraiment agréable de lire cet article en musique, grâce à tous les liens que tu as fait; j’écoute en ce moment « La sonate au clair du lune », magnifique, bien sûr.
Ce que tu as écrit sur les artistes à qui il manque une partie du cerveau me rappelle la discussion que nous avons eu au Web2Connect à propos du livre du neurologue Glenn Doman : « J’apprends à lire à mon bébé » : des enfants nés avec une partie du cerveau en moins, qui étaient jusque là condamnés à courte échéance, et qu’il a su « faire revivre » mieux que « normalement » en stimulant leur cerveau par des gestes, puis des apprentissages. Il y a tellement de preuves que nous sommes bien plus que nous ne le croyons…
Claude Articles récents…Protocole EFT : se déconnecter d’un discours négatif
Bonjour Claude,
Voilà une connaisseuse en musique et sur le pouvoir du cerveau.
Je me souviens très bien de notre discussion et je m’aperçois que je n’ai pas eu la présence d’esprit de te parler de ce livre que tu découvre.
Nous pouvons dépasser nos limites, encore faut-il le vouloir avec passion et détermination.
Cet article devrait te plaire aussi : Cerveau, neurosciences et musicothérapie
Amicalement,
Hélène Hug Articles récents…Reconnaissance, synchronicité, puzzle et hasard